27/08/09

Espoirs et expectatives de l’Instance Equité et Réconciliation (IER).



Il est difficile d'indiquer une date précise avec laquelle faire coïncider le début des années de plomb au Maroc. Les événements qui marquèrent l'histoire du jeune pays sorti de l'expérience coloniale sont unis si étroitement entre eux que la superposition de causes et conséquences rend impossible d'indiquer le moment dans lequel la violation systématique des droits de l'homme (dont la convention internationale pour leur tutelle fut signée par le royaume en 1958) devient pratique politique pour la création du consensus et l'imposition d’une certaine image au pays.
Dans cette recherche j'utiliserai la même période historique de référence indiquée dans le mandat de l'IER institué le 10 avril 2004, qui va de le 1956 à 1999, année de la mort de Hassan II, en tenant bien présentes les limites que cela implique et qui j’espère seront bien soulignées pendant le développement de la recherche. Une période assez longue si on considère l'histoire de l'État indépendant depuis seulement 1956. Hassan II fut le protagoniste indiscutable au début comme commandant des FAR (Force Armée Royal) puis comme roi, amir al-mouminin et chef de la nation, engagé dans la construction d'une nouvelle architecture d'Etat que conserva le roi et le Makhzen (la structure traditionnelle de pouvoir) au centre de chaque trame politique.
Mohammed VI monté au trône après la mort de son père veut marquer, pas seulement dans sa dimension symbolique, le passage du royaume vers une nouvelle phase d'ouverture politique et de respect des DDHH, en acheminant un procès de pacification avec son peuple pour décréter conclue définitivement une des plus sombres pages de l'histoire du Maroc.
Grâce à l'IER les victimes deviennent protagonistes. Qui a vécu durant des décennies dans la terreur et dans la persécution d'État, qui a été humilié, torturé et privé de la vie pendant des années de ségrégation arbitraire, peut-être a-t-il trouvé avec l'IER la possibilité de rachat, de réécrire l'histoire du pays en maintenant vive la mémoire de tous ceux qui ont perdu la vie dans l'espoir d'un avenir meilleur. Mais ce n’est pas seulement cela. L'IER a souligné la renaissance d'une nouvelle société civile plus audacieuse et déterminée de chaque parti politique, qu'il veut être protagoniste dans la tutelle et dans la recherche de nouvelles garanties démocratiques qui marquent le passage de la condition de sujet à celle de citoyen.


Objectives de la recherche: 
- Décrire les passages qui ont porté à la création de l'IER à travers les expériences et les espoirs des associations en défense des droits de l'homme.
- Analyser les travaux de l'IER et les résultats aboutis en soulignant les difficultés rencontrées dans la construction d’une démarche participative entre les responsables accusés et les militants des DDHH.
- À partir des limites et des recommandations avancées pendant cette expérience, comprendre les passages de la justice transitionnelle au Maroc.
- Évaluer l'efficacité de telle expérience dans la crédibilité des institutions sous le royaume de Mohammed VI. Si le pouvoir monarchique est prêt à affronter un parcours de catharsis et ainsi renoncer à certaines prérogatives autoritaires pour donner vie à une nouvelle ère de participation démocratique.



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